Évènement Publié le 25/10/2017

Le 25 octobre dernier, CentraleSupélec a eu le plaisir d’accueillir le Président de la République, Emmanuel Macron pour l’inauguration de son nouveau campus à Gif-sur-Yvette.

Cette visite, placée sous la thématique de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, a permis de mettre en lumière l’importance de la constitution d’un pôle d’excellence sur le plateau de Saclay.

Retour sur les principaux moments de cette visite et les annonces du président
 

Une visite du campus en 3 temps

C’est après avoir visité l’Institut de mathématique d’Orsay le nouveau laboratoire de physique et de mécanique qu’est arrivé Emmanuel Macron vers 17h30. Accueilli par Michel Bournat, maire de Gif-sur-Yvette, il s’est ensuite rendu à l’entrée Nord-Est du campus en compagnie d’Hervé Biausser et de Daniel Rigout, président du Conseil d’administration, qui lui ont présenté en quelques mots les projets de l’école.

Après avoir salué Rem Koolhass et Ellen Van Loon, les architectes de l'agence OMA, et la délégation de l’Ecole – Alain Bravo, ancien directeur de Supélec et président de l’académie des technologies, Sébastien Candel, centralien, directeur de l’Académie des Sciences, Jean-Baptiste Grassin et Lana Ismail, président et vice-présidente du Bureau des élèves (BDE), le Président a alors dévoilé la plaque inaugurative (voir photo ci-dessus), en compagnie de M. Biausser et Rigout. Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et Valérie Pécresse, présidente de la région Ile de France, étaient également présentes.

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Un discours très attendu sur Saclay

Devant l’auditorium Michelin plein à craquer, Emmanuel Macron a prononcé un discours dans lequel il a rappelé les ambitions du projet de Paris-Saclay, avant de confirmer l’existence sur le territoire de 2 pôles d’excellence : un pôle constitué des universités, et notamment Paris Sud, de CentraleSupélec, de l’ENS Paris-Saclay et de l’IOGS et des organismes de recherche l’autre, composé exclusivement de grandes écoles (IMT, ENSTA ENSAE), autour de l’Ecole Polytechnique. 

Avant son départ, le président a signé le livre d’or de l’école et a reçu des mains des 2 représentants étudiants de l’école le sweet shirt CentraleSupélec et le tee-shirt de l’Université Paris-Saclay. Le directeur lui a offert, au nom de l’école, un recueil de dessins de Gustave Eiffel, tiré des collections de la bibliothèque de CentraleSupélec

Revoir le résumé de la visite de M. Macron et son discours intégral en vidéo ci-dessous :

Interview Hervé Biausser : Construire un nouveau modèle d’université en rassemblant toutes les composantes de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

Le discours d’Emmanuel Macron a acté la coexistence sur le plateau de Saclay de 2 pôles, l’un autour de l’Ecole Polytechnique, l’autre autour de Paris Sud, dans lequel figurerait CentraleSupélec. Quels commentaires avez-vous à faire ?

Le discours du Président de la République a effectivement clarifié les choses. Même si je regrette, comme beaucoup, la coexistence de 2 projets, je pense que nous sommes là où nous devons être. J’ai, et ce depuis le début de mon 1er mandat, la conviction que, face aux défis mondiaux du XXIè siècle, l’innovation radicale et le progrès de la connaissance résulteront de plus en plus de la coopération entre la recherche fondamentale, portée principalement par les Universités et de la recherche finalisée appuyée sur la formation et les entreprises, portée principalement par les Grandes Ecoles, et de la coopération étroite entre la sphère académique et la sphère économique et sociale, au bénéfice de la Société et des entreprises. C’est donc tout naturellement que nous avons choisi d’intégrer le pôle de l’université Paris-Saclay.

Certains ont pu voir dans ce discours une menace pour l’école, avec la peur d’être uniquement assimilée à un pôle de recherche alors que l’innovation ou la proximité avec les entreprises serait plutôt de l’école polytechnique. Que souhaitez-vous leur répondre ?

Mon interprétation n’est pas celle-là. L’université Paris-Saclay sera ce que nous déciderons d’en faire.

L’ambition que partagent aujourd’hui tous les acteurs du projet est de construire un nouveau modèle d’université, forte de toutes les composantes de l’écosystèmes de l’enseignement et de la recherche : les universités, les grandes écoles et les organismes de recherche. Le modèle que nous proposons dans cette université permet de combiner tous les points forts de chacune de ses composantes en respectant leur identité et leur stratégie. L’objectif est de créer de la valeur, de favoriser l’innovation dans une structure légère et agile, afin d’être dans les meilleurs délais une des 20 meilleures universités mondiales et l’une des trois premières au niveau européen. Les simulations qui ont été publiées montrent d’ailleurs que cet objectif est tout à fait possible. Et l’accueil très favorable que nous recevons lorsque nous présentons ce modèle, tant aux ministères qu’à nos partenaires industriels, nous encourage sur cette voie.

Et quel rôle occuperait CentraleSupélec dans cette université d’un nouveau genre ?

Notre rôle est d’être le pivot de la « School of Engineering and Information Science and Technology » de l’Université Paris-Saclay et de lui apporter ce qui fait son caractère unique : sa capacité reconnue à construire des formations professionnalisantes au meilleur niveau, ses relations organiques et intenses avec les entreprises, son savoir-faire à l’International, son réseau d'Ecoles partenaires, en France (le Groupe Ecole Centrale)  et à l'international (ses campus internationaux) et surtout sa capacité à développer les interactions entre les acteurs. Les autres acteurs du projet ont bien compris que pour bénéficier dans la durée de ces apports, il fallait non pas nous homogénéiser dans l’ensemble, mais au contraire nous aider à continuellement les renforcer.

Quels sont les changements qui sont arrivés depuis avril ?

Les échanges que nous avons eu en avril ont montré l’absolue nécessité pour chacun des acteurs de conserver son autonomie stratégique et financière. Même si la situation a été compliquée pendant quelques semaines, nous n’avons jamais cessé de dialoguer, en particulier avec l’Université Paris-Sud. L’arrivée d’un nouveau gouvernement nous a ouvert des possibilités d’adaptation d’un modèle que nous ressentions comme trop rigide. Nous avons donc réfléchi ensemble à un nouveau modèle d’université, et ce, dans un climat de confiance. Chacun a confiance en l’autre, en son excellence, en son ouverture et en sa volonté de coopérer. Cela se traduit aujourd’hui dans le projet par une gouvernance moderne et agile, fondée sur la subsidiarité, et une structure légère, capable de s’adapter aux mutations du Monde. Je souhaite saluer ici l’énorme travail entrepris par Sylvie Retailleau au sein de l’Université Paris Sud pour porter ce projet et les transformations qu’il impose.

Le projet reprend donc. Quelles sont les prochaines étapes ?

D’abord et avant tout, finaliser le texte du projet IDEX revu suite à l’échec d’avril 2016, et que nous devons remettre au plus tard le 18 décembre prochain..

Ensuite multiplier les projets entre les partenaires. Ils sont déjà nombreux avec l’ENS Paris-Saclay, il faut maintenant amplifier la coopération avec Paris-Sud, l’Institut d’Optique et AgroParisTech. C’est en étant concret que nous développerons la confiance et que nous démonterons à quel point ce magnifique projet peut être créateur de valeur.